L’auteur part du principe que les racines du vieux contentieux entre l’islam et le christianisme ont des apparences politiques et socio-économiques, mais sont en réalité d’ordre structurel. L’intolérance se fonde sur une certaine vision de Dieu, une compréhension de la foi et une lecture du Livre saint. Il puise donc dans les écrits de Mgr Georges Khodr, un pasteur et théologien arabe, quelques propositions herméneutiques et théologiques parmi les multiples recommandations pour un meilleur vivre-ensemble islamo-chrétien au Moyen-Orient. Parmi ces propositions, il y a un appel à revisiter le passé en approfondissant quelques notions déformées comme les propriétés de la civilisation arabe, l’identité des Nassarah mentionnés dans le Coran et le rôle des chrétiens arabes dans les croisades. La deuxième proposition herméneutique est un appel à revivifier des lectures nouvelles du Livre de l’islam qui favorisent une religion à la fois fidèle à ses origines et ouverte aux réalités nouvelles du monde. Parmi les propositions théologiques, Khodr invite d’abord à la rencontre autour du Christ et de sa mère, des figures qui peuvent susciter une proximité affective et spirituelle entre les fidèles des deux religions, et appelle ensuite les musulmans à regarder la crucifixion comme l’accomplissement de l’appel coranique à l’islam [obéissance, soumission] absolu et inconditionnel à Dieu. L’auteur approfondit les propositions khodriennes en vue de les confirmer, de les rejeter ou de les nuancer, et soumet à son tour de nouvelles propositions et ouvertures.