Permettre aux populations pauvres daccéder à lénergie

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by Lucy Stevens
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eBook

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Overview

Pour atteindre l’accès universel à l’énergie d’ici 2030, les approches «traditionnelles» devront évoluer en termes de politiques, de financement et de mise en oeuvre. La série Perspectives énergétiques des populations pauvres de Practical Action s’est concentrée sur ce que l’accès à l’énergie signifie pour les pauvres, et sur ce qui sera nécessaire pour le mettre en oeuvre. Cette série de notes d’information s’appuie sur ces travaux et vise à proposer une analyse et des commentaires au sujet d’un large éventail de débats sur l’énergie, le tout du point de vue des personnes pauvres. La première édition ouvre la série en s’intéressant aux lacunes de la base de connaissances concernant l’accès à l’énergie décentralisée. Pour cela, elle s’appuie d’une part sur la consultation de praticiens et de décideurs et, d’autre part, sur une analyse documentaire. Nous étudions dans quelle mesure cette analyse reflète l’état actuel du secteur, ainsi que ses implications pour les sujets que la série a pour objectif d’aborder.

Product Details

ISBN-13: 9781780446516
Publisher: Practical Action Publishing
Publication date: 11/28/2014
Sold by: Barnes & Noble
Format: eBook
Pages: 12
File size: 3 MB
Language: French

Read an Excerpt

CHAPTER 1

Pourquoi des connaissances sont-elles nécessaires?

Il est plus que jamais reconnu que l'accès à des services énergétiques modernes sûrs, abordables et fiables constitue à la fois une nécessité pour réduire la pauvreté, et un élément moteur du développement. Ceci est une bonne nouvelle pour les 1,2 milliard de personnes privées d'électricité et pour les 2,8 milliards qui dépendent du bois, du charbon ou des déchets animaux pour cuisiner leur nourriture (Banerjee et coll., 2013). L'énergie permet aux personnes d'améliorer leur vie à de nombreux égards: disposer d'un foyer plus propre et plus sain, profiter de meilleurs moyens de subsistance, ou encore jouir d'une meilleure santé et d'une meilleure éducation. Elle peut changer la vie des femmes et des filles et contribuer à générer des revenus locaux lorsque ces services énergétiques sont liés à des activités productives. Il est très probable que le cadre de développement post-2015 (Nations Unies, 2014) intègrera un objectif en matière d'énergie, visant l'accès universel à l'énergie d'ici 2030. Depuis son lancement en 2010, l'initiative SE4ALL (énergie durable pour tous) de l'ONU a récolté des engagements de gouvernements nationaux, d'institutions multilatérales, du secteur privé et d'acteurs de la société civile pour donner la priorité à l'accès universel à l'énergie d'ici 2030.

Malgré l'intérêt mondial pour l'accès à l'énergie, les politiques, et les investissements n'ont pas considérablement évolué pour bénéficier aux populations pauvres

Toutefois, malgré cet intérêt mondial pour l'accès à l'énergie, les politiques, les investissements et le débat n'ont pas considérablement évolué d'une manière qui bénéficierait aux populations pauvres. Le débat reste en effet dominé par les investissements d'infrastructure à grande échelle basée sur le réseau, afin de dynamiser l'approvisionnement en électricité, qui bénéficiera principalement aux villes et à l'industrie. Les projections «traditionnelles» suggèrent que d'ici 2030, le nombre de personnes privées d'énergie sera le même qu'aujourd'hui. Sans un changement radical, le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'électricité restera proche d'un milliard en 2030; 2,6 milliards de personnes cuisineront à l'aide de combustibles traditionnels(Banerjee et coll., 2013: 114, 117) et 30 millions de personnes auront perdu la vie en raison de maladies liées à la fumée à l'intérieur des habitations.

Cette inertie s'explique en partie par des facteurs structurels: le mandat d'organisations particulières ou les systèmes régissant la manière dont les ressources sont affectées et dépensées. D'autres raisons ont également trait à un ensemble d'incertitudes et d'idées reçues concernant la meilleure manière d'investir à l'échelle requise dans des systèmes énergétiques décentralisés. En disposant d'un plus grand nombre de connaissances adéquates, il est possible de remettre en question ces incertitudes et ces idées reçues. Par exemple, les systèmes énergétiques décentralisés sont souvent perçus comme des solutions temporaires ou de deuxième catégorie, n'offrant pas les niveaux d'accès à l'énergie auxquels les politiciens aspirent pour leur population. Toutefois, l'expérience montre d'une part que les systèmes basés sur le réseau électrique ne peuvent en aucun cas atteindre toutes les personnes et, d'autre part, que la qualité de l'énergie disponible est médiocre (chère et non fiable). Nous savons également que l'électricité n'est pas le seul type d'énergie dont ont besoin les populations pauvres afin d'atteindre un niveau de base de services énergétiques.

CHAPTER 2

Développer la base de connaissances du point de vue des populations pauvres

Pour s'assurer que les perspectives des populations pauvres alimentent les débats, Practical Action a lancé la série Perspectives énergétiques des populations pauvres en 2010 (Practical Action, 2014). Cette série a remis en cause l'orientation vers la fourniture d'énergie uniquement, en soutenant que ce sont les services énergétiques qui sont les plus importants pour les personnes pauvres (éclairage, chauffage, transformation mécanique, alimentation des TIC, etc.). Elle a remis en cause la définition étriquée de l'accès à l'énergie, qui se limitait aux connexions à l'énergie et au type de combustible, et a proposé le concept d'accès total à l'énergie pour garantir que les besoins en énergie sont pris en considération dans les domaines des foyers, des activités productives et des services communautaires. Les vies des personnes pauvres ne peuvent clairement pas être classées en différentes catégories. De même, la résilience et la durabilité de leurs moyens de subsistance dépendent de l'accès à l'énergie dans ces différents domaines. Augmenter cet accès leur permettrait donc d'améliorer cette résilience et cette durabilité.

Pour encourager la mise en œuvre de cette vision globale en matière d'accès à l'énergie, nous avons suggéré le concept d'un «écosystème d'accès à l'énergie» sain, dans lequel le macro-environnement, en ce qui concerne les politiques, le financement et les capacités, travaille en harmonie vers un but commun visant à étendre l'accès à davantage de personnes et aux plus pauvres. Nous avons également proposé de nouvelles manières de mesurer et de définir l'accès à l'énergie pour encourager ce changement.

Practical Action reste déterminée à continuer à produire le rapport Perspectives énergétiques des populations pauvres. Toutefois, dans ce secteur dynamique à l'évolution rapide, il existe de nombreux débats dans lesquels une analyse et des commentaires approfondis du point de vue d'une personne pauvre apporteraient une nouvelle dimension. Cette série de notes d'information vise à combler cette lacune, grâce à des documents plus courts et plus fréquents. Ses objectifs sont les suivants:

• S'attaquer aux problèmes qui sont pertinents pour le débat actuel au sujet de l'accès à l'énergie, en se concentrant parfois sur des contextes nationaux particuliers, et en adoptant parfois une perspective globale plus large d'un problème.

• Remettre en question les approches «traditionnelles» en matière et de solutions, en faveur d'approches qui favorisent les besoins des populations pauvres.

• Susciter le débat et l'intérêt autour des questions qui ont une importance pour les populations pauvres, et rendre les institutions et les décideurs responsables de leurs engagements en matière de fourniture d'accès à l'énergie.

CHAPTER 3

Manque de connaissances en termes d'accès à l'énergie

En guise de point de départ de la série, Practical Action a commandé une enquête pour évaluer la base de connaissances disponibles en matière d'accès à l'énergie décentralisée pour les pauvres. Nous avons examiné d'une part l'éventail de ressources existantes et la perception de la quantité de connaissances disponibles et, d'autre part, les domaines dans lesquels des lacunes existent du point de vue des praticiens et des responsables politiques dans les pays du Sud et du Nord. L'objectif était d'évaluer le type de connaissances que les parties prenantes recherchent, et de les comparer aux informations auxquelles elles ont accès. Sur cette base, la série de notes d'informations contribuera à combler certaines des lacunes, tout en remettant en cause certaines «idées reçues» du débat en les abordant du point de vue des populations pauvres.

La recherche s'est intéressée à l'offre et à la demande pour les différents types de connaissances

La recherche s'est intéressée à l'offre et à la demande de différents types de connaissances liées à l'accès à l'énergie décentralisée pour les populations pauvres, par le biais d'une analyse documentaire et d'une consultation de praticiens et de décideurs. L'analyse documentaire s'est focalisée sur 234 ressources libres produites depuis 2008. Les ressources provenant d'un sousensemble de 12 éditeurs ont été examinées plus en détail, car les parties prenantes consultées nous ont indiqué que ces éditeurs étaient des fournisseurs d'informations fiables auxquels elles faisaient confiance. Lors de la consultation, 51 personnes (55 % issues des pays du Sud) ont été interrogées, puis 21 d'entre elles ont été conviées à un entretien. Toutes ces personnes étaient des experts de l'énergie au niveau international ou national, qui avaient un avis sur l'éventail et les types de connaissances disponibles, mais qui n'étaient pas déjà nécessairement favorables aux solutions décentralisées en matière d'accès à l'énergie. Nous avons tâché de couvrir un large éventail de parties prenantes, notamment des organisations internationales, des gouvernements, des donateurs, le monde universitaire, le secteur privé et la société civile.

Lacunes perçues et réelles en matière de connaissances: thèmes liés à l'accès à l'énergie

La documentation nous a largement orientés et nous a permis d'identifier des thèmes liés à l'accès à l'énergie. Letableau 1 présente une explication plus détaillée des éléments inclus dans chaque thème.

L'enquête a demandé aux répondants si la base de connaissances dans les différents thèmes était bonne, insuffisante ou très insuffisante. Il y a eu une forte demande (plus de 50 % des répondants ayant déclaré que «beaucoup plus de connaissances étaient nécessaires») dans le domaine des modèles commerciaux pour les fournisseurs d'énergie, et dans celui des coûts et du financement. Les connaissances dans d'autres thèmes se rapportant au marché potentiel pour les produits énergétiques (niveaux de l'accès existant et volonté des utilisateurs de payer) et à l'environnement favorable au sens large pour l'accès à l'énergie (figure 1) ont également fait l'objet d'une forte demande (plus de 40 % des répondants).

Tous ces éléments reflètent le fait que le secteur de l'énergie comprend bien que l'accès à l'énergie sera mis en œuvre par le biais de mécanismes de marché, même si les gouvernements devront jouer un rôle important en tant que responsables politiques et autorités de régulation. Le secteur reconnait également en partie que le financement devra émaner de sources différentes des utilisateurs (qu'il s'agisse des gouvernements ou de l'assistance en général). Il est clair que les praticiens et les responsables politiques ne sont pas encore très sûrs de la manière exacte de structurer et de financer les marchés énergétiques, ni de la manière de soutenir et de guider les entreprises afin qu'elles mettent en œuvre un accès à l'énergie à grande échelle.

Il y a eu peu de domaines dans lesquels les personnes pensaient que de «bonnes connaissances» étaient disponibles

Il y a eu peu de domaines dans lesquels une grande proportion de personnes pensaient que de «bonnes connaissances» étaient disponibles. Toutefois, les répondants se sont dits raisonnablement satisfaits du niveau d'informations concernant la disponibilité des ressources énergétiques, et partiellement satisfaits au sujet des performances techniques des différentes solutions énergétiques. Il est possible que notre échantillon ait favorisé les documents traitant des politiques plutôt que des questions techniques. Il est également possible que les responsables politiques estiment comprendre les options techniques disponibles pour un accès à l'énergie décentralisée. Cette perception pourrait en partie expliquer pourquoi il est si difficile de passer outre les approches «traditionnelles».

Nous pouvons comparer les lacunes en termes de connaissances, qui ont été identifiées par les répondants à l'enquête, à notre analyse de la couverture de la documentation existante (figure 2). Nos résultats sont biaisés en raison des intérêts des principaux éditeurs. Par exemple, la Banque mondiale et le PNUD/PNUE ont à eux seuls produit plus de la moitié de la documentation en se concentrant principalement sur les marchés et l'environnement favorable. De même, en termes d'impact, les publications ont été dominées par le PNUD/PNUE, avec des contributions majeures de GIZ et de la Banque mondiale.

Cela étant dit, il est clair que bien que peu nombreuses, les informations concernant les sources d'énergie (produites par exemple par IRENA) ou les performances techniques (GIZ, GACC, Lighting Africa) semblent être relativement bien estimées par les répondants à l'enquête, qui déclarent que «de bonnes connaissances sont disponibles» sur ces sujets.

Les domaines dans lesquels il y a le plus grand nombre de lacunes apparentes entre l'offre et la demande sont:

• Les modèles commerciaux pour les fournisseurs d'énergie,

• Les niveaux d'accès et la demande potentielle, et

• (dans une certaine mesure) les coûts, l'économie et le financement.

Ces éléments sont illustrés plus en détail dans la figure 3.

Les entretiens avec les répondants à l'enquête sélectionnés ont mis davantage en lumière les questions que les personnes ont jugé importantes. En ce qui concerne les modèles commerciaux pour les fournisseurs d'énergie, les personnes interrogées ont évoqué le besoin d'une meilleure compréhension des points suivants:

• La mise en œuvre à l'échelle, avec un intérêt pour des exemples montrant comment la mise à l'échelle a été effectuée, y compris les politiques et le financement (notamment les subventions) qui ont contribué à la soutenir.

• Comment soutenir l'accès pour les 10 % les plus pauvres, et la mesure dans laquelle les modèles commerciaux seront capables de répondre aux besoins des plus pauvres.

Dans le domaine de l'environnement favorable et dans celui des coûts et du financement, les centres d'intérêt mis en évidence lors des entretiens ont inclus les éléments suivants:

• Exemples de cadres et de politiques réglementaires qui soutiennent la mise à l'échelle et méthodes pour débloquer les questions institutionnelles.

• Comment gérer les pénuries de capacités à tous les niveaux, notamment au niveau universitaire et dans la recherche et le développement.

• Suivre l'allocation des ressources pour l'accès à l'énergie afin de contrôler si l'accès à l'énergie décentralisée reçoit ou non suffisamment d'attention.

• Comprendre davantage les exigences en matière de coûts et d'investissements pour atteindre un accès universel à l'énergie, en obtenant davantage de détails au sujet des questions macroéconomiques au niveau national en particulier.

• Comment tirer au mieux parti des fonds publics pour l'accès à l'énergie, notamment l'alignement avec le financement des donateurs et la meilleure utilisation des subventions.

• Comparaison des modèles de financement, notamment pour les entrepreneurs, comme le financement basé sur les résultats, les approches de «fonds de fonds», la fourniture de crédits par le biais de banques locales et la manière de renforcer l'assistance technique grâce au financement.

34 % des répondants ont déclaré que davantage de connaissances sont nécessaires au sujet des impacts de l'accès à l'énergie et des différents choix disponibles pour la fourniture de l'énergie. Lors des entretiens, un débat a eu lieu afin de déterminer les domaines exacts qui nécessiteraient une plus grande attention, notamment:

• Comprendre les niveaux d'accès à l'énergie requis pour exercer un véritable changement en termes de développement. Quel impact peut-on exercer en allant au-delà de l'accès à l'énergie (quelques ampoules) et en intégrant les usages productifs de l'énergie? Quel est le bénéfice économique des différents niveaux d'accès?

• Une meilleure compréhension des impacts de genre exercés par l'accès à l'énergie et l'application de cette analyse de genre aux comparaisons entre l'énergie «de base» et l'énergie pour des usages productifs.

• Connaissances pouvant être utilisées pour encourager d'autres secteurs (comme la santé et l'éducation) à prendre l'accès à l'énergie plus au sérieux.

• Davantage de connaissances quantifiées des impacts, par exemple l'impact des méthodes de cuisson plus propres sur la santé, basées sur des études indépendantes longitudinales ou centrées sur une population.

(Continues…)


Excerpted from "Permettre aux populations pauvres d'accéder à l'énergie"
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