Récits de Belkine
Poète de génie, Alexandre Pouchkine prétendait pourtant que la poésie est une bagatelle, et attachait une importance première à la prose. Les Récits de Bielkine furent écrits - en même temps que Les Petites Tragédies, La fin d'Eugène Oniéguine et de nombreux poèmes - lors d'une période créatrice extraordinairement fertile, durant l'automne de 1830, « l'automne de Boldino ». Ces nouvelles constituent selon Vladimir Nabokov « les premières nouvelles en langue russe d'une valeur esthétique permanente ». Étalon d'une prose limpide, mélodieuse et captivante, elles sont aussi d'une extrême densité poétique. Chacune peut-être lue au premier degré, comme un drame miniature achevé ; chacune s'inscrit aussi dans un ensemble ironique aux significations multiples, un jeu avec les conventions, les genres et les clichés littéraires. L'alliance paradoxale d'une rigueur classique et d'une polysémie presque post-moderne rend cette œuvre impérissable. Cette nouvelle traduction rend accessible au lecteur français l'harmonie formelle de cette prose autant que la diversité des échos et des références qui s'y enchevêtrent.

Traduction intégrale des cinq Récits (Le coup de feu, La tempête de neige, Le marchand de cercueils, Le maître de poste, La demoiselle-paysanne) par Pierre Skorov, 2009.

EXTRAIT

Nous avions nos quartiers dans la bourgade de ***. On sait ce qu’est la vie d’un officier de garnison. Le matin : exercice, manège ; repas chez le commandant du régiment ou dans une auberge juive ; le soir : punch et cartes. À ***, il n’y avait pas une maison où l’on tînt salon, pas une jeune fille à marier. Nous nous réunissions les uns chez les autres, et nous n’y voyions rien que nos uniformes.
Un homme seulement appartenait à notre société sans être militaire. Il avait près de trente-cinq ans, ce qui en faisait à nos yeux un vieillard. L’expérience lui donnait sur nous maints avantages ; du reste son air habituellement taciturne, son caractère rude et sa mauvaise langue influençaient fortement nos jeunes esprits. Une sorte de mystère entourait son destin ; il paraissait Russe, mais portait un nom étranger.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier 1837
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Récits de Belkine
Poète de génie, Alexandre Pouchkine prétendait pourtant que la poésie est une bagatelle, et attachait une importance première à la prose. Les Récits de Bielkine furent écrits - en même temps que Les Petites Tragédies, La fin d'Eugène Oniéguine et de nombreux poèmes - lors d'une période créatrice extraordinairement fertile, durant l'automne de 1830, « l'automne de Boldino ». Ces nouvelles constituent selon Vladimir Nabokov « les premières nouvelles en langue russe d'une valeur esthétique permanente ». Étalon d'une prose limpide, mélodieuse et captivante, elles sont aussi d'une extrême densité poétique. Chacune peut-être lue au premier degré, comme un drame miniature achevé ; chacune s'inscrit aussi dans un ensemble ironique aux significations multiples, un jeu avec les conventions, les genres et les clichés littéraires. L'alliance paradoxale d'une rigueur classique et d'une polysémie presque post-moderne rend cette œuvre impérissable. Cette nouvelle traduction rend accessible au lecteur français l'harmonie formelle de cette prose autant que la diversité des échos et des références qui s'y enchevêtrent.

Traduction intégrale des cinq Récits (Le coup de feu, La tempête de neige, Le marchand de cercueils, Le maître de poste, La demoiselle-paysanne) par Pierre Skorov, 2009.

EXTRAIT

Nous avions nos quartiers dans la bourgade de ***. On sait ce qu’est la vie d’un officier de garnison. Le matin : exercice, manège ; repas chez le commandant du régiment ou dans une auberge juive ; le soir : punch et cartes. À ***, il n’y avait pas une maison où l’on tînt salon, pas une jeune fille à marier. Nous nous réunissions les uns chez les autres, et nous n’y voyions rien que nos uniformes.
Un homme seulement appartenait à notre société sans être militaire. Il avait près de trente-cinq ans, ce qui en faisait à nos yeux un vieillard. L’expérience lui donnait sur nous maints avantages ; du reste son air habituellement taciturne, son caractère rude et sa mauvaise langue influençaient fortement nos jeunes esprits. Une sorte de mystère entourait son destin ; il paraissait Russe, mais portait un nom étranger.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier 1837
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Poète de génie, Alexandre Pouchkine prétendait pourtant que la poésie est une bagatelle, et attachait une importance première à la prose. Les Récits de Bielkine furent écrits - en même temps que Les Petites Tragédies, La fin d'Eugène Oniéguine et de nombreux poèmes - lors d'une période créatrice extraordinairement fertile, durant l'automne de 1830, « l'automne de Boldino ». Ces nouvelles constituent selon Vladimir Nabokov « les premières nouvelles en langue russe d'une valeur esthétique permanente ». Étalon d'une prose limpide, mélodieuse et captivante, elles sont aussi d'une extrême densité poétique. Chacune peut-être lue au premier degré, comme un drame miniature achevé ; chacune s'inscrit aussi dans un ensemble ironique aux significations multiples, un jeu avec les conventions, les genres et les clichés littéraires. L'alliance paradoxale d'une rigueur classique et d'une polysémie presque post-moderne rend cette œuvre impérissable. Cette nouvelle traduction rend accessible au lecteur français l'harmonie formelle de cette prose autant que la diversité des échos et des références qui s'y enchevêtrent.

Traduction intégrale des cinq Récits (Le coup de feu, La tempête de neige, Le marchand de cercueils, Le maître de poste, La demoiselle-paysanne) par Pierre Skorov, 2009.

EXTRAIT

Nous avions nos quartiers dans la bourgade de ***. On sait ce qu’est la vie d’un officier de garnison. Le matin : exercice, manège ; repas chez le commandant du régiment ou dans une auberge juive ; le soir : punch et cartes. À ***, il n’y avait pas une maison où l’on tînt salon, pas une jeune fille à marier. Nous nous réunissions les uns chez les autres, et nous n’y voyions rien que nos uniformes.
Un homme seulement appartenait à notre société sans être militaire. Il avait près de trente-cinq ans, ce qui en faisait à nos yeux un vieillard. L’expérience lui donnait sur nous maints avantages ; du reste son air habituellement taciturne, son caractère rude et sa mauvaise langue influençaient fortement nos jeunes esprits. Une sorte de mystère entourait son destin ; il paraissait Russe, mais portait un nom étranger.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou le 26 mai 1799 et mort à Saint-Pétersbourg le 29 janvier 1837

Product Details

ISBN-13: 9782371240629
Publisher: Bibliothèque russe et slave
Publication date: 05/23/2018
Sold by: Barnes & Noble
Format: eBook
Pages: 117
File size: 263 KB
Language: French
From the B&N Reads Blog

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