Pascal avait minutieusement déposé au sol une barre à mine en acier de la taille d’un bras, la pointe contre la bordure du gouffre, en ayant pris soin, au préalable, de mesurer sa longueur. Lorsqu’il la retira, au bout d’une demi-heure, il reprit la mesure. Elle avait été réduite d’un peu plus de vingt centimètres. Il calcula mentalement : en douze heures, quatre mètres quatre-vingts, presque dix mètres par jour ! Dans combien de temps ce rayon aura-t-il avalé la montagne si on ne l’arrête pas ?
– Quelle distance jusqu’à l’entrée de la grotte, environ ? demanda-t-il à un des militaires qui l’accompagnait.
– Un peu moins de deux kilomètres, je pense.
– Deux cents jours, six mois au maximum. On n’a pas le temps de traîner.
– Vous parlez de quoi ? l’interrogea le soldat.
Pascal ne répondit pas à la question et replia rapidement son matériel.
– Remontons à la surface, il faut que j’appelle mon laboratoire d’urgence.
